10e anniversaire Besançon – Bistrita

Publié le par Association Franche-Sylvanie

Monsieur le Maire de Bistrita, cher Vasile

Monsieur le Maire de Parva, cher Gheorge

Monsieur le Maire de Besançon, cher Jean-Louis

 

Mesdames et Messieurs les élus municipaux, départementaux et nationaux

Madame la présidente de l’ARFA, chère Stela

 Mesdames et Messieurs les adhérents des associations roumaines et françaises

 

Mesdames, Messieurs

 

C’est en vous présentant mes plus sincères regrets que je commence cette allocution marquant le 10e anniversaire du jumelage entre Besançon et Bistrita. Des impératifs absolus, de nature familiale et professionnelle, m’empêchent d’être avec vous. Tous ceux qui me connaissent savent que j’aurais aimé partager ce moment de fête et d’échange avec vous tous.


Je sais que sont réunis ici tous ceux qui ont consacré, pour certains depuis plus de quinze ans, une bonne partie de leur temps, de leur volonté, de leur énergie à construire une relation stable, sincère, équilibrée entre nos deux villes, et plus largement entre nos deux pays.  Ma première pensée va d’abord, coté français, à Hubert Tyrode, sans lequel rien peut-être ne serait arrivé. Son action est exemplaire parce qu’elle ne fut pas calculée : son propre désir de liberté a rencontré celui de tout un peuple. Plutôt que de se lancer dans des opérations de prestige, plutôt que d’attendre d’improbables autorisations, il s’est lancé. A Bistrita, à Parva il a rencontré des gens pour lui ouvrir leur porte ; et c’est ainsi que tout a commencé. Par l’amitié, par la confiance, par la certitude que notre avenir était commun.

 

Son histoire, c’est un peu la mienne, c’est un peu la nôtre. Je m’autorise un seul souvenir : j’ai appris les rudiments du roumain  « par les pieds »… En marchant entre Fiad et Telciu, instruit par un petit blondinet qui doit être grand aujourd’hui, et qui ne se doutait pas que sa participation au premier camp francophone, serait suivie de tant d’autres. Des souvenirs il y en a des centaines. Tous sont liés à des  projets de coopération. Tout ce qui a été entrepris n’a pas abouti. Il ne faut pas se le cacher. Mais même si quelques chantiers se sont mis en sommeil, d’autres sont venus les remplacer. D’autres suivront encorde.

 

Permettez-moi d’évoquer tous les artisans de cette coopération. Même s’il ne faut privilégier personne, même s’il ne faut pas oublier parmi les pionniers : les forestiers, les médecins, les magistrats, les artistes, … on ne m’en voudra pas de faire un signe amical à tous les enseignants ; et particulièrement aux enseignants de français de Roumanie. Pendant de longues années ils ont maintenu le feu sous la cendre. Ce feu, c’était une forme particulière de résistance, une forme particulière de dissidence ; c’était l’idée que le maintien de l’ouverture culturelle et intellectuelle entre nos deux pays, par le support irremplaçable d’une langue partagée, portait le germe d’une entente future, au cas où.... ; au cas où, comme ce fut le cas, l’histoire, l’Histoire avec un grand H, permettrait à l’Europe de basculer dans une nouvelle ère. Celle de la coopération, celle des échanges, celle de la paix. Bravo et merci, aux Stela, aux Marianna,aux Ica, aux Getta, aux Lucia, aux Luciana (elles sont si nombreuses qu’elles vont au moins par deux), aux Florin, aux Mihail, et à tant d’autre que je ne peux citer et qui me pardonneront.  J’adresse un souvenir particulier pour Monsieur  l’inspecteur général Casacu, trop tôt disparu.

 

Voilà pour l’éducation, mais personne n’oubliera que peu à peu ce sont tous les secteurs de la société qui se sont mis en mouvement. Economie, urbanisme, tourisme, sports : la relève est là. Dans un autre contexte, parce que le monde bouge, mais avec la même envie.

Avant de terminer, je ne peux pas oublier de dire que rien ne se serait fait sans la constitution de nos deux associations jumelles :

  • l’ARFA, fondée ici à Bistrita, présidée au début par Mariana Buta, puis par mon amie Stela Todea, secondée, avec efficacité par Florin, infatigable ambassadeur ;
  • Franche-Sylvanie, à Besançon, fondée par Hubert Tyrode, puis par Pierre Caillat, et enfin par moi-même, si bien entouré par Michèle, Colette, Christian et tant d’autres. Depuis quelques semaines, c’est Dominique Loizeau, mon « porte parole » d’un soir,  qui est devenu président de Franche-Sylvanie. Je ne suis pas inquiet, ce passage de témoin symbolique, devant vous tous, marquera une grande continuité dans l’esprit et dans la forme de la coopération entre nos deux associations et nos deux villes.

 

 Mesdames, Messieurs, ma conclusion est un appel à l’optimisme. Je l’adresse devant vous aux élus qui ont la tâche lourde de mettre en œuvre cette musique difficile de la coopération décentralisée.

Cher Sébastien, ton énergie et ta volonté sont un exemple. En parlant d’optimisme c’est à toi que je pense d’abord. Tu nous imposes de réfléchir et de travailler ensemble ; ce défi nous allons le relever.

Cher Vasile, Cher Jean-Louis, à travers moi, la société civile, les adhérents des associations, les responsables des diverses institutions présentes, en Roumanie et en France, vous adresse une requête : allez dans le sens de l’histoire, de notre histoire commune, celle que nous fabriquons pour les générations futures. Nos petits pas sont modestes, mais ils sont sincères et généreux. Faites ce chemin avec nous !

 

Je vous remercie.

 

Claude Mercier

 

Rédigé à Besançon, le 23 mai 2007.

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